Parler d’éthique dans la communication n’a jamais été aussi tendance.
Responsabilité sociale, diversité, inclusion, écologie : chaque jour, de nouvelles campagnes affichent des causes, des engagements, des valeurs.
Et pourtant, jamais la défiance du public n’a été aussi forte.
Parce que tout le monde sent la différence.
Entre un message pensé pour exister.
Et un message pensé pour séduire.
Quand l’éthique devient un levier marketing
Il faut le dire : pour beaucoup de marques, l’éthique est un nouveau storytelling.
Un nouveau champ lexical.
Un nouvel habillage émotionnel pour continuer à vendre.
Greenwashing environnemental : “Nous sommes verts”, mais la chaîne logistique ne change pas.
Pinkwashing sociétal : “Nous soutenons les droits LGBTQIA+”, mais uniquement en juin.
Causewashing humanitaire : “Nous soutenons les minorités”, mais sans changer les structures internes.
L’éthique est devenue un outil de différenciation, parfois cynique, souvent creux.
Pourquoi le public ne se laisse plus avoir
Le consommateur 2025 est cultivé, connecté, renseigné.
Il a accès aux coulisses.
Il lit entre les lignes.
Il compare, il archive, il expose les incohérences.
Un post Instagram ne suffit plus.
Une campagne télé ne suffit plus.
Un storytelling léché ne suffit plus.
La mémoire collective s’allonge.
La défiance est immédiate quand il y a un décalage entre la parole publique et la réalité interne.
"On n’achète plus ce que vous vendez. On achète ce que vous incarnez."
Ce qu’est un engagement sincère (et ce qu’il n’est pas)
Un engagement sincère :
Est pris AVANT d’être communiqué.
Est structuré dans les actes, les process, les recrutements, les partenaires.
Accepte la complexité et l’incomplétude.
Assume une part d’imperfection, mais montre un chemin de transformation réel.
Un engagement opportuniste :
Suit la tendance médiatique du moment.
S’arrête aux mots, sans transformation opérationnelle.
Crée de l’émotion immédiate, mais pas de changement structurel.
Disparaît quand la mode change.
Les erreurs majeures des marques
Confondre communication et transformation
Communiquer sans avoir transformé, c’est précipiter la crise de confiance.
Trop promettre, trop vite
Les promesses démesurées génèrent la défiance si elles ne sont pas tenues.
Exploiter les causes sans légitimité
Parler d’enjeux sociaux sans engagement authentique dans ses pratiques internes est une prise de risque majeure.
Ne pas préparer la preuve
Un engagement sincère prépare toujours les preuves : chiffres, actions concrètes, témoignages internes.
Ce que font les marques réellement éthiques
Elles agissent d’abord.
Elles communiquent ensuite, avec prudence.
Elles acceptent d’exposer leurs contradictions, leurs marges d’erreur, leurs évolutions progressives.
Elles investissent dans la durée, pas dans l’effet de mode.
Exemples :
Patagonia, Ben & Jerry’s, The Body Shop…
Des marques qui intègrent l’éthique comme partie constitutive de leur ADN, pas comme une campagne isolée.
Conclusion : la communication éthique n’existe pas sans stratégie de preuve
Aujourd’hui, l’éthique est un chemin, pas une étiquette.
Une stratégie d’image vraiment éthique repose sur trois piliers :
Vérité (réelle transformation interne)
Humilité (reconnaissance des failles)
Continuité (engagement structuré dans le temps)
On n’achète plus ce que vous vendez.
On achète ce que vous incarnez.